Au déclin du jour, elle sortit par la porte arrière du château. Ses yeux dérivèrent partout dans le jardin. Le vent faisait grincer la balançoire, un dernier serviteur pénétrait dans la demeure, et les vagues de la rivière se fêlaient gracieusement contre la roche. Elle descendit les quelques marches devant lesquelles elle se tenait. Maintenant d'une main sa longue robe et de l'autre la rampe de l'escalier. Lorsqu'elle posa ses pieds sur l'herbe elle se déchaussa et avança vers le cours d'eau où elle s'installa furtivement derrière un grand Saul. Plus loin, elle perçut une femme de dos. Agenouillé devant l'eau, elle y cassait délicatement de sa main son reflet si peux visible par la lumière de la lune. Un homme s'approcha a pas rapides par sa gauche. La prit par le bras afin de la relever et la plaqua contre l'arbre voisin au saule. La silhouette féminine leva la jambe et ôtât de sa botte une fine dague. Derrière l'arbre, la jeune spectatrice ne pouvait que peux observer les visages et les habits des deux adversaires mais les mouvements se distinguaient du reste. L'homme évita la lame de son ennemie en maintenant son poignée d'une main ferme dont elle essaya de se retirer. Il saisit l'arme et la planta vigoureusement dans le ventre de la femme qui étouffa son cri. La fillette resta paralysé devant cette scène tellement la peur l'avait gagné. L'assassin extirpa la dague et versa quelques goutes du sang de sa victime dans une petite fiole. Il jeta le couteau sur le corps inanimé et se fonda dans la pénombre de la nuit. L'enfant s'avança effrayé vers la dépouille. Le liquide rougeâtre s'écoulait doucement car le corsait de son habit faisait Garreau. La fillette s'empara de la dague. Silencieusement un jeune garçon arriva derrière elle et lui fit signe de venir. Il la tira par le bras a plusieurs reprises avant qu'elle ne se lève. Elle glissa discrètement l'objet qu'elle avait ramassé dans sa manche et le suivit. De lourdes larmes glissaient sur les deux visages enfantins. Ils passèrent sous le château en empruntant des souterrains afin de rentrer dans leurs chambres sans que personnes ne les voient. Lorsque le garçon l'eût ramené il disparut en passant par la trappe d'où ils étaient arrivés. La jeune fille se mit dans ses draps et examina longuement l'objet qu'elle avait caché. Une arme a fine lame qui malgré le sang sec dessus renvoyé parfaitement l'image de son jeune visage. Elle racla ce qui restait dessus et le mit dans une petite fiole ne sachant à quoi elle lui servirait. La dague nettoyée, elle jura...